À force de les entendre, d’année en année, on pense connaître par cœur les textes de l’Évangile. Et puis soudain, on a parfois l’impression de redécouvrir le texte, comme si on ne l’avait jamais vraiment écouté jusqu’au bout. Dimanche dernier, la liturgie nous offrait le récit tellement entendu de l’Annonciation. Et le sermon développait le commentaire classique sur le « oui » de Marie, par lequel elle devient la Mère du Sauveur.
Sauf qu’en relisant le texte, je me suis soudain rendu compte, comme si je le découvrais, que l’ange n’a rien demandé du tout à Marie. Il ne lui a pas demandé : « est-ce que tu accepterais de bien vouloir être la mère du Sauveur ? », attendant que Marie lui réponde oui ou non.
Son annonce est à l’indicatif : « tu vas concevoir et enfanter un fils » et n’appelle pas de réponse. En somme, l’ange la met devant le fait accompli. Le récit de l’Annonciation n’est pas celui d’un moment d’équilibre, où l’avenir de l’humanité serait suspendu à la décision de Marie, hésitant entre oui ou non.
Pour le dire autrement, il n’était pas demandé à Marie de choisir d’être la mère du Sauveur, mais d’y consentir. Formulé ainsi, ça paraît peut-être évident. Et peut-être l’est-ce pour beaucoup de fidèles. Mais à force d’entendre parler du « oui » de Marie, je finissais un peu par le perdre de vue.
Cette formule du « oui de Marie » (tellement répétée, alors qu’à aucun moment Marie ne prononce ce mot dans le ce récit !) induit l’idée d’une alternative équivalente entre oui et non, comme deux réponse possibles à une question posée. Or il ne s’agit pas ici d’une question, mais d’une annonce.
Le terme latin fiat exprime sans doute mieux l’idée du consentement, ou de l’acceptation, qui est bien le cœur de ce récit. Qu’il en soit ainsi !
Tout cela vous semblera peut-être trivial. Mais j’ai eu soudain l’impression d’en prendre conscience comme si je découvrais ce texte que je pourrais pourtant réciter presque par cœur. Ce qui me trouble vraiment. Me voilà, à mon tour, avec de quoi « méditer dans mon cœur »…
en effet, Marie a su ecouter et comprendre l’injonction a recevoir cette grace particuliere, a cet effet qui serait capable de suivre le Nom du Pere pour les paroissiens et ce que cela comporte comme enjeu fondamental , dans l’acceptation de ce que Jesus veut pour chaque chretien a la mesure de ce qu’il est intrinsequement. Maria s’appelle maryam , le catholicisme institutionnel fait de « Marie » des deviances